Les combats de coq : une tradition antillaise

De nombreux coqueleurs, amateurs et visiteurs se retrouvent le mardi après-midi dans un gallodrome du François, localement désigné Pitt. Situé sur les hauteurs du quartier Dartault, le Pitt Agot perpétue les combats de coqs, l’une des distractions les plus typiques des Antilles.

Nous sommes allés à la rencontre d’ Eliane Amory, dans  son gallodrome, un espace accueillant et chaleureux.  Le cadre très ventilé offre une vue panoramique imprenable sur la côte Atlantique. Ce Pitt se trouve à 8 minutes de votre hébergement « Sur la route des Epices ».

Les combats de coqs sont une pratique séculaire généralement transmise de père en fils. Dès 1952, Saint-Prix Agot « joue aux coqs » et rassemble régulièrement des centaines de coqueleurs. Son arène connaît alors un engouement indéniable, symbole d’un rituel qui dynamise la vie quotidienne de plusieurs descendances. Son âge très avancé ne lui permettant plus d’assurer la gestion du Pitt, c’est tout naturellement que sa fille Eliane reprend les rênes en 2009. Déterminée à perpétuer dignement l’activité locale, elle s’attèle à la mise en place d’une logistique et d’une réglementation hors pair.

Une organisation qui vise avant tout à ne pas laisser l’aspect commercial  entraver l’ambiance culturelle.  Selon Eliane Amory, « il  faut amener les propriétaires de Pitt à plus de responsabilités, à s’engager dans l’intérêt et le respect des valeurs ancestrales ».  La jeune femme a reçu l’avis favorable du Sous-Préfet pour exercer en toute sécurité au sein de ce bâtiment, le seul du genre à être homologué en Martinique accessibles aux personnes handicapées à mobilité réduite. 

 Le Pit Agot  reçoit des passionnés des quatre coins de l’île, des contrées voisines et d’ailleurs.   Sur les 185 gallodromes que comptaient la Martinique, aujourd’hui, seulement  19 sont en activité.  Le François en dénombre deux  avec celui du Morne Acajou.

Les batailles s’inscrivent au cœur du patrimoine économique et social de l’île. Recherchés et appréciés pour leur convivialité et la magie qui s’y dégage, les Pitt accueillent des volatiles de diverses catégories qui offrent un spectacle d’une extraordinaire agressivité. En amont, les propriétaires assurent une préparation physique longue et méticuleuse entre autres, le pesage du coq, le choix des combattants, l’hygiène, la mise en place des ergots, toutes des étapes primordiales qui nécessitent une rigueur sans faille.

Sous les regards et gestes agités des spectateurs et d’un arbitre toujours muni de sa clochette, le combat évolue au rythme des émotions empreintes de  joie et colère ;  des paris étant faits sur le vainqueur et les mises très élevées…  En cas de gains, les parieurs gagnent le double.

Dans les rangs du bâtiment sphérique,  des  hurlements de jargon de circonstance commentent les défis des parieurs de toutes catégories sociales, du sans-emploi au haut-fonctionnaire. Les expressions créoles « Môdé kók la !  »  « Bekté’y ! »  « Rédi’y’ ! » «konyenn’y ! » « Pa jwé Epi’y’ ! » « Ay’ tiré’y !» « Alé,  pa jwé épi’y ! » …. plantent le décor.
Pas moins de  huit combats sont possibles par rencontre.

Notons enfin, la dégustation  en   toute décontraction,  de plats succulents, tels le  coq  traditionnel bien accommodé d’igname pays et  haricot rouge, en témoigne son   vif succès.  Et en fin de soirée, place à  les populaires soupes de tripes et  de pied de bœuf  servies autour de parties de dominos et de piquantes anecdotes réconciliant, autour d’une même table, ces  ennemis du jour laissant de près ou de loin, les tensions et défaites  de l’arène. 

Les différentes catégories de coqs (les plumages ne sont pas identiques)

  • Les « cendrés » qui ont des plumes blanches et noires (tacheté, paille, gris, clair…)
  • Les « gros-sirop » de couleur rouge foncé
  • Les madras de couleur orangé
  • Kalagwai
  • Espagnol, etc

Accueil du public

  • Accueil des combattants le mardi à   de 14 h 30 à 21 h-23 h
  • Pas de démonstrations de combat le vendredi
  • Visites pédagogiques et touristiques sur rendez-vous tous les jours avec possibilité de voir des combats sans effusion de sang avec les ergots protégés
  • Petit déjeuner sur place (ti-nain morue, féroce)
  • Déjeuner sur place le mardi, commande sur rendez-vous, à partir de deux personnes

Tarifs

  •  10 euros   et 15 euros pour les places en premier rang

Activités

  • Ouverture de janvier à fin juin-juillet
  • Fermeture à partir du mois de juillet, période au cours de laquelle le coq commence à perdre ses plumes. De août à octobre, les plumes repoussent, la chaire devient sensible, le coq fuit…

   FR.N